Conformément
au décret de 1802, le 1er régiment de Chasseurs à pied de la garde
Impériale est pourvu d’une musique régimentaire comportant trente-cinq
exécutants y compris sa direction. A leur lise sur pied, les autres régiments
de Chasseurs à pied bénéficieront également d’une musique avec les mêmes
effectifs.
Lors des grandes parades, la musique régimentaire marche en tête du régiment avec les fifres et tambours de compagnies, ainsi que les sapeurs, cependant sur le plan administratif ils dépendent des compagnies ou de l’état-major régimentaire. Cette disposition s’appelle la « tête de colonne ».
Les Sapeurs.
Avant 1810, l’uniforme des sapeurs se distingue de celui de la troupe surtout par l’ajout de haches croisées. Ces haches sont en drap blanc sur fond rouge, cousues au sommet de chaque manche.
A partir de 1804, indépendamment de leur grade, tous les sapeurs reçoivent des épaulettes de sergent.
Avant 1802, le
bonnet des sapeurs est orné d’un cordon à raquettes et glands verts et or attaché
du côté droit, ainsi que la cocarde et le plumet.
Après 1802,
les sapeurs portent le même bonnet que les sergents du régiment. Cependant la
gravure publiée par « Chez Jean » (1803) donne le cordon de
bonnet comme étant vert. Le manuscrit d’Otto, daté de 1807, montre le sapeur
avec un cordon blanc et vert (argent et vert ?) A un gland attaché a
sommet du bonnet. Ce bonnet comporte un fond de drap écarlate garni d’un galon
blanc en croix. Sur la gravure de martinet, de 1808, le bonnet du sapeur ne comporte
pas de cordon. Le bonnet des caporaux-sapeurs ne se distingue en rien de celui
des simples sapeurs, le cordon des sergents, par contre, comporte une plus
grande quantité d’or dans sa composition. Otto, Martinet et Henschel donnent le
plumet des sapeurs avec les couleurs de tailles inégales : la partie
supérieure, rouge, étant plus grande que la verte, à la base. Ceci est
particulièrement bine visible sur l’aquarelle des frères Henschel (1810) qui
représente un caporal des sapeurs. Le bonnet des sapeurs comporte la cocarde ou
le pompon des sous-officiers. Le somptueux plumet du bonnet des sapeurs est en
plume de vautour.
Les haches,
brodées en fil d’or sur fond écarlate ne décorent plus seulement les manches,
mais également les pans des retroussis. Par ailleurs, les haches portées aux
manches sont souvent complémentées par une grenade enflammée ou la couronne
impériale.
La gravure de
martinet représente un sapeur en grande tenue vers 1808, son habit porte des
épaulettes de troupe à tournante or, des haches croisées blanches sur fond or
et surmontées d’une couronne impériale également or.
A partir de
1810, les sapeurs portent le même habit que les tambours et les fifres, mais
sans les nids d’hirondelles et le galonnage à la taille. Les couleurs avant et
arrière des manches sont garnies tout du long d’un galon vert et or, le reste
demeure comme auparavant.
Le surtout des
sapeurs est identique à celui des fifres et tambours, mais la taille n’est pas
galonnée. Les manches et les retroussis sont ornés comme pour l’habit.
Les épaulettes
de troupe sont portées avec le surtout. Le manuscrit d’Otto donne les
épaulettes à fond vert ainsi que la tournante et la bride, avec des franges
rouges. Les haches aux manches sont rouges sur fond blanc.
Le deuxième
habit des sapeurs est semblable à celui des musiciens de compagnie, mais sans
galonnage à la taille.
Le porte-hache
est en cuir noirci mat, avec les garnitures des bords et coutures de cuir
brillant. La patelette du porte-hache et le couvercle de la petite cartouchière
fixée sur la partie large du porte-hache, se ferment grâce à de petits sanglons
de cuir avec boucles de laiton. Le couvercle de la cartouchière est orné de
différents motifs de haches croisées, aigles couronnées, cors et grenades
enflammées en laiton, de diverses formes.
Le dessin du
manuscrit d’Otto nous montre un sapeur en 1807, dont la cartouchière n’est pas
fixée au porte-hache, mais sur le devant du ceinturon. Le couvercle de la
cartouchière est orné d’une aigle impériale couronnée au centre, et de cors en
laiton dans les angles.
Sur la face
arrière du porte-hache une bande de cuir noir mat est cousue, de telle manière
à former des fentes dans lesquelles on glisse les extrémités de la banderole
blanche à bords piqués. Cette banderole se porte en travers de la poitrine,
attachée aux deux extrémités du porte-hache par des sangles de cuir avec
boucles de laiton ; la boucle et les garnitures, (parfois en forme de tête
de lion) sont en laiton. Au dessus de la boucle on peut trouver divers
ornements en laiton, haches croisées, grenade enflammée, cor, tête de lion ou
méduse. Ces ornements peuvent être montés sur un socle de tissus rouge à bords
dentelés.
La gravure
publiée par « Chez Jean » montre un sapeur en tenue de parade
en 1803, sa banderole de porte-hache est dépourvue de boucle sur le devant. La
banderole, non piquée sur les bords est décorée de haches croisées et d’un cor
e, laiton.
Un passant
cylindrique de cuir blanchi à bords piqués est cousue à la partie arrière de la
banderole. Il permet de maintenir le manche de la hache à la banderole. Le
porte-hache est également maintenu au baudrier du sabre-briquet par une
martingale de cuir blanchi découpé en forme de grenade enflammée.
Le baudrier du
sabre-briquet est comme ce lui d la troupe, mais orné sur le devant d’éléments
en laiton similaires à ceux figurant sur
la banderole du porte-hache. La gravure de martinet représente un sapeur en
tenue de grande parade en 1808, avec un baudrier orné d’une tête de méduse sur
le dessin du manuscrit d’Otto, il s’agit d’une tête de lion et de haches
croisées sur le fond rouge, la gravure de « Chez Jean »
représente un cor sur le baudrier de sabre.
Le long
tablier est de cuir blanchi. Io se fixe autour du cou par une petite sangle de
cuir avec une boucle, à la taille par 2 sangles de cuir.
Le tablier est
par ailleurs maintenu par le ceinturon de cuir blanchi à bords piqués. La
plaque de laiton estampée représente un cor (parfois avec une grenade enflammée
au centre).
L’étude de
l’iconographie monte que la partie inférieure du tablier varie quant à sa
forme. La gravure de martinet, datée de 1808, montre un tablier avec bords
arrondis, ceux de « Chez Jean » (1803), du manuscrit d’Otto
(1807) et de l’aquarelle des frères Henschel (1810) sont à bords coupés droits.
En tenue de grande parade et de parade, le tablier se porte sous l’habit, par
dessus le gilet, en campagne le tablier couvre le surtout, mais n’est pas porté
avec la capote.
En campagne,
pour faciliter son port, un des coins du tablier peut être relevé grâce à un crochet
en acier qui se fixe à un œillet métallique au niveau de la taille ou sur le
ceinturon.
Les gants à
larges crispins, piqués sur les bords sont en cuir blanchi.
Les sapeurs
ayant le grade de sergent ne sont armés que du sabre et éventuellement de pistolets,
c’est pourquoi ils ne portent pas le porte-hache avec sa banderole. Le baudrier
du sabre est semblable à celui des sapeurs, mais sans le gousset pour le fourreau de baïonnette. Le
ceinturon comporte des étuis pour pistolets sur le devant.
Les sapeurs et
les caporaux-sapeurs sont armés d’un sabre massif, garde en laiton en forme de
tête de coq ou d’aigle, lame d’acier à double tranchant, parfois avec dents de
scie du côté intérieur. Fourreau de bois recouvert de cuir noirci, garnitures
de laiton. Ce sabre n’est porté qu’en tenue de grande parade ou de parade, dans
les autres occasions il est remplacé par le sabre-briquet de troupe avec sa
dragonne. Outre ce sabre-briquet, l’armement des sapeurs comporte la hache et
le mousqueton. Le corps de la hache est en acier, le manche en bois noirci,
l’embout est en laiton. Le mousqueton est du modèle An IX pour Chasseur à
cheval avec la monture en bois, canon, baguette, détente, chien, batterie,
ressorts et corps de la platine en acier, le bassinet de la platine et les
garnitures du mousqueton sont en laiton. La bretelle du mousqueton est de cuir
blanchi à bords piqués avec 2 boutons et la boucle en laiton.
Les sapeurs
ayant grade de sergent n’ont que la sabre-briquet il est probable qu’ils aient
reçu des pistolets de cavalerie modèle An IX et An XII à garnitures de laiton.
Sapeurs :
Ils portaient l’habit de la troupe, avec les épaulettes de sous-officiers. Les
états de 1815 font mention des garnitures de manche sous formes de haches en or
et des couronnes en or, conformes à la tradition du corps.
Leur
équipement se composait du tablier de buffle, d’un ceinturon avec plaque jaune
à aigle, du porte hache à giberne orné d’un écusson à aigle, du porte hache à
giberne orné d’un écusson à aigle en cuivre et de sa banderole, orné de têtes
de Méduse, de gants à la crispin.
Ils étaient
armés d’un sabre de sapeur, de la hache et d’une carabine garnie d’une bretelle
en buffle.
Uniforme des sapeurs de chasseur à pied de la
Garde Impériale.
Habit de chasseur – avec sur chaque
bras une double hache en croix brodée d’or sur un drap vert ; épaulettes
et dragonne de sergent ; passants, grenades et cors de chasse en or.
En avril 1810,
les sapeurs reçurent un même habit galonné sur toutes les coutures, en galons
d’or et laine verte de dix lignes de largeur (22,5 m/m).
Le collet, les
parements, les revers, la doublure des basques, les tours d poches étaient
brodés d’un pareil galon.
Il y avait des
brandebourgs en or et laine verte à tous les boutons ; les ornements des
retroussis et les haches sur les bras étaient brodés en or.
Les épaulettes
avaient les franges écarlates mélangées d’or, les tournantes étaient en or et
le corps, vert, coupé de raie d’or en travers.
Les sapeurs
conservèrent cet habit de parade jusqu’à la fin de l’Empire.
Le bonnet – était sans plaque, garni
d’un cordon or et laine verte, de la cocarde et du même plumet que le bonnet
des chasseurs.
Gants –à crispin blancs.
Tablier – blanc ; buffleterie
blanche.
Sabre – à large lame ayant la
poignée ornée d’une tête de coq en cuivre.
Mousqueton – à garniture de
cuivre ; baïonnette.
Hache – à manche noir garni de
cuivre à l’extrémité.
Petit uniforme.
Le même que celui de la troupe ; le surtout portant, sur chaque bras, une double hache brodée en or sur vert ; le collet et les parements bordés d’un galon d’or de dix lignes (22,5 m/m), le chapeau est celui de sergent.
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