A) Description
« Le coffret en vache noire parée sur chair, de quatre pouces et demi de profondeur, le fond de deux pouces neuf lignes de large, les côtés de cinq pouces et demi de hauteur, et de même largeur que le fond, huit pouces trois quarts de large devant et derrière ; la patelette formant le recouvrement, haute de neuf pouces et demi, large de dix, attachée avec contre-sanglon de vache en huile, d’un pouce de large sur six pouces de long ; sous le coffre, trois boucles en cuivre, avec leur ardillon de même métal, larges d’un pouce dans œuvre, sur sept lignes de hauteur, enchapées en vache noire ; deux porte-bonnets en buffle, de treize pouces de long, y compris l’enchapure, avec boucles et ardillons de cuivre de dix lignes dans œuvre ; sur le derrière, une traverse en vache, de dix-huit lignes de large dans la longueur de la giberne ; sur le devant du coffret, une bourse en basane noire, forte et en huile, de quatre pouces de hauteur et six pouces d’ampleur, fermant avec un bouton en veau roulé ; sur le coffre, une sous-patelette haute de cinq pouces, large de huit pouces neuf lignes, fermant avec le même bouton que la bourse ; dans le coffre, un bois à cartouches de trois pouces de hauteur sur deux pouces quatre lignes de largeur et huit pouces et demi de longueur, percé de six trous à cartouches dans le milieu, et d’une auge à chaque extrémité pour loger les paquets de cartouches ; le coffret bordé dans l’intérieur en basane noire, et les côtés à l’extérieur en vache ; sur le côté, une boutonnière en buffle, de quatre pouces de long sur un pouce de large, destinée à assujettir la giberne au bouton de l’habit ; la bordure du coffret cousue à huit points par pouce. » (Etat des dimensions et Prix des Effets confectionnés de toute nature dont les troupes doivent se pour- voir sur leurs masses, conformément à la loi du 26 fructidor an 7, et à l’arrêté des Consuls de la République du 9 thermidor an 8.)
B) vocabulaire


C)Contenu


Dans le coffret de bois se trouvent :
Deux paquets de 15 cartouches rangés à droite et à gauche du coffret.
Une « pièce grasse » pour l’entretient du fusil rangée avec les cartouches, à droite ou à gauche du coffret.
Une fiole d’huile en verre ou en fer blanc rangée dans l’un des 6 emplacement pour cartouche supplémentaires.
Une statuette de la taille d’une cartouche à l’effigie de l’empereur rangée à gauche ou à droite du coffret.
Dans la bourse à soufflet se trouvent :
Quelques silex de rechange (au moins 2 à 5)
Quelques feuilles de plombs ou (calepins en cuirs à défaut) afin de caler le silex dans les mâchoires du chien.
Un tournevis
Un démonte ressort
Un tire-bourre
La pièce grasse peut aussi se trouver ici
D) Les cuivreries de la gibernes des chasseurs à pied.
Plusieurs modèles sont acceptables, les gibernes ont évolué avec le temps, mais les anciens stocks étaient écoulés en priorité, ce qui explique que l’on voit différentes version de la giberne du chasseur. Le cor de chasse était en vigueur chez les chasseurs de la garde consulaire, l’aigle entouré de cors et de grenades (restauration), de grenade uniquement ou l’aigle seul sont les modèles les plus courants. Le couvre giberne quant à lui est orné d’un Aigle entouré de deux cors et de deux grenades.

E) Tenue de la giberne (extrait du manuel d’infanterie 1813)
« Vernissage
Quelques régiments font vernir la giberne, ce qui les dispense de l’usage de la cire. La garde impériale et la garde de Paris, mettent en pratique ce vernissage ; elles y trouvent de l’économie, car la cire ne laisse pas de coûter par mois par compagnie neuf ou dix francs et beaucoup de gibernes se détériorent par la mauvaise manière de les flamber ou par l’emploi des cailloux chauds avec lesquels il y a des soldats, qui fondent, étendent, et polissent la cire.
On peut faire vernir à un nombre de couches suffisantes une giberne au prix de 75 centimes. Cette préparation se maintient au moins deux ans, sans autres soins que celui d’humecter de temps en temps la patelette et les fonds avec un peu d’huile. Le cuir peut même rester luisant pendant un plus long espace de temps, si le soldat est soigneux et qu’il soit pourvu d’un couvre giberne. »
E) Placer le bonnet de police
« Il faut, pour rouler le bonnet de police, le déployer dans toute sa longueur, en détroussant la partie qui s’appelle revers ou bandeau. On l’étend sur une table ou un lit ; alors, commençant par le côté de la houpe (floche) on le roule serré en suivant la ligne gauche, après avoir préalablement eu le soin d’en laisser sortir la houpe d’environ 27mm (1 pouce).
Le bonnet plié de la sorte représente sur le côté gauche, le dessin d’une spirale, du centre de laquelle sort la houpe qui pend d’un pouce.
L’ayant ainsi roulé, on place sous la giberne, de façon que ses deux extrémités ne dépassent pas le côté du coffre, et qu’on ne voit paraître que la couleur du revers.
La houpe placée à du côté opposé à la martingale de la giberne, qui pend à la droite de l’homme. »
(Manuel d’infanterie 1813)



Sources :
Manuel d’infanterie 1813
A. Jouineau « la garde impériale, Tome 1 : les troupes à pied »
Site de Laripaille « contenu de la giberne »
Michel Petard extrait de son livre « Equipements militaires de 1600 à 1870 »
A. Pigeard « nouveau dictionnaire de la grande armée »
L. Rousselot planches 57-58 « chasseurs à pied de la garde impériale »